Résumé
La plupart des manuels classiques donnent du sillon coronaire (sulcus coronarius) une description plutôt laconique. Situé dans un plan perpendiculaire au grand axe cardiaque, à l'union de son tiers supérieur et de ses deux tiers inférieurs, ce sillon ceinture les trois faces du cœur (cor). Il est ≪ comblé par les vaisseaux coronaires et la graisse qui les entoure ≫.
Testut distingue trois segments: antérieur (sur la face antéro-droite), postérieur (sur la face diaphragmatique) et gauche. Comme tous les auteurs, il fait remarquer que la veine coronaire gauche (vena cordis magna) et surtout le sinus coronaire (sinus coronarius) déterminent une saillie transversale assez prononcée à la face inférieure de la base cardiaque.
A la partie terminale de ce sinus, le sillon coronaire est croisé par le sillon interventriculaire postérieur (sulcus interventricularis posterior): cette croix des anatomistes allemands est le plus souvent occupée par l'artère coronaire droite.
Plus récemment (1975), dans un atlas admirable, Mc Alpine, chirurgien cardiaque à Tolédo aux Etats-Unis, est plus précis concernant cette ≪ jonction atrio-ventriculaire ≫, définie ≪ comme l'espace rempli de graisse, recouvert d'épicarde entre oreillette et ventricule ≫.
≪ En realité, écrit-il, sa forme et ses dimensions varient selon les points...: chez les animaux sauvages et les hommes en bonne santé, la graisse est peu abondante, et unedépression plus ou moins profonde est observée entre les oreillettes et les ventricules. L'absence de cette dépression chez l'adulte est une image de la vie civilisée chez les occidentaux ≫.
McAlpine parle de sillons auriculo-ventriculaires droit et gauche et distingue une partie antéro-droite, une postéro-droite, une latérale gauche et une postéro-gauche. Il décrit, en outre, deux fosses coronaires droite et gauche, renfermant le début des deux artères coronaires.
Déjà en 1973, nous avons écrit, à propos des artères des oreillettes, qu'il s'agit en réalité d'un ≪large et profond sillon ≫, idée que nous avons développée dans notre communication sur les artères des ventricules au Congrès de Bâle (1977).